Le chanteur, rappeur, pianiste franco-camerounais Yamê est un des nouveaux espoirs de la scène francophone. En résidence aux récentes Trans Musicales de Rennes (F) où il a fait salle comble, l’artiste à la croisée des genres séduit aussi sur les réseaux sociaux grâce à son titre « Bécane ».
Yamê était l’une des voix attendues du réputé festival des Trans Musicales qui s’est tenu du 6 au 10 décembre à Rennes, en France. Après la révélation Zaho de Sagazan l’an dernier, c’était son tour d’y élire résidence pour cinq représentations et de triompher à guichets fermés grâce à une création originale à la croisée des genres.
Le Franco-Camerounais de 30 ans cartonne aussi sur les réseaux sociaux avec notamment son titre « Bécane », qui est très tendance sur TikTok.
Yamê possède une voix particulière, haut perchée et très mélodique, qui lui donne un supplément d’âme. Il pratique un rap hybride, aux influences autant africaines, jazz, gospel, soul et trap que françaises. Il cite ainsi à la fois Papa Wemba, Brassens, France Gall, Ben Decca et le rap. Mais le rappeur, chanteur et pianiste a surtout été influencé par les musiques camerounaises qui ont bercé son enfance dont celles de son père, M’Backé Ngoup’Emanty, célèbre musicien qui expérimentait déjà les fusions de sonorités africaines.
Après avoir appris le piano en autodidacte, côtoyé assidûment les jam sessions parisiennes, Yamê publie en 2021 un premier EP axé sur le rap avant d’explorer plutôt la chanson et la mélodie sur les neuf titres de « Elowi » (signifiant « ce qui n’est pas visible » en mbo’, la langue parlée dans plusieurs régions du Cameroun) paru en octobre 2023.
Yamê a bénéficié de l’attention du célèbre producteur américain Timbaland, à qui l’on doit des tubes de Jay-Z, Justin Timberlake, Nelly Furtado, Pharrell Williams, Rihanna, Beyoncé ou Drake. En mars dernier, Timbaland partage sur son compte Instagram une vidéo d’un titre a capella de Yamê en y ajoutant sa touche rythmique personnelle. Les compteurs du chanteur français s’affolent et le buzz se propage.
Un autre de ses titres, « Call of Valhalla », se voit quant à lui soutenu par Stromae à qui on le compare pour son physique et sa voix atypiques. En termes de singularité, les textes de Yamê ne sont pas non plus en reste. Son écriture métaphorique s’inspire souvent des jeux vidéo dans lesquels il s’est réfugié dès l’âge de dix ans, suite au décès de sa mère.
Avec un répertoire évoquant la liberté, le devoir, l’absence ou encore le business tout puissant, qui se nourrit aussi bien de l’argot camerounais que parisien, voilà un artiste inclassable à suivre de près.